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Voyages: rien de neuf sous le soleil

Les voyages sont désormais d’actualité tout au long de l’année et accessibles à toutes les bourses. Que l’on voyage par terre, par mer ou par les airs, il y a quelques règles importantes à respecter, car personne ne souhaite gâcher ses vacances tant attendues.

JACQUELINE TIMEUS

La mer exerce sur nombre d’entre nous une fascination toute particulière. Peut-être parce que la Suisse n’est pas un pays maritime… ou parce qu’elle est pour nous synonyme de liberté et de vastes étendues?

La mer, la mer…

Le succès des croisières et de la navigation à voile ne se dément pas. Ce type de voyage soulève une foule de questions: quelle est la capacité du navire? Voyagerez-vous avec 10 ou 5000 autres passagers? Pouvez-vous compter sur une assistance médicale à bord? Le bateau dispose-t-il d’une pharmacie de bord minimaliste ou d’équipements quasi-hospitaliers? Voyagerez-vous loin de toute civilisation ou pourrez-vous compter sur une bonne prise en charge? Les stabilisateurs des immenses navires de croisière modernes permettent quasiment d’oublier que l’on se trouve en haute mer. Le mal de mer n’est, dans ce cas, plus tellement votre priorité.Mais pour obtenir de bons conseils en médecine des voyages, de telles questions ont toute leur importance! En ce qui concerne le mal des transports, il existe toute une palette de médicaments et de solutions auxiliaires à votre disposition. Plus personne ne devrait souffrir du mal de mer de nos jours!

Attention les yeux!

Qui dit voyage, dit protection solaire de haute qualité. Mais il ne s’agit pas seulement de vous munir d’une crème solaire dermocosmétique et de protéger votre peau, qui n’oublie rien! Il s’agit aussi de protéger vos yeux. Lorsque vous achetez des lunettes de soleil, vérifiez impérativement la présence des mentions CE et «UV 400». Ces données comptent plus que le caractère plus ou moins foncé des verres ou l’élégance de la monture. Les verres foncés offrent juste une protection contre l’éblouissement et filtrent surtout la lumière visible. Conséquence: les pupilles s’élargissent et le fond de l’œil reçoit, au final, plus de rayons nocifs. Exactement l’inverse de l’effet recherché. Porter des lunettes de soleil de mauvaise qualité ou ne pas en porter du tout provoque à court terme des rougeurs oculaires et favorise à long terme la cataracte, entre autres. Le port systématique d’un couvre-chef fait aussi naturellement partie d’une bonne protection contre le soleil.

S’envoler pour d’autres horizons…

C’est magique! Mais, dans ce cas aussi, il y a quelques règles à respecter! Pour les vols long courrier notamment, pensez aux «chaussettes de voyage» pour prévenir le risque de thrombose. Ne serait-ce que pour une question de confort, et indépendamment de vos facteurs de risque personnels, pour les vols prolongés, il est recommandé de porter des bas de maintien, voire de contention, montant jusqu’aux genoux. Connaissez-vous la différence entre les deux? Les bas de contention médicaux sont commandés sur mesure et disponibles en différentes classes de contention correspondant à l’importance de la pression exercée sur les tissus et les vaisseaux, cette pression étant dégressive en remontant de la cheville vers le cœur. Les bas de maintien, en revanche, sont exclusivement destinés aux personnes ne souffrant pas de problèmes veineux mais qui souhaitent prévenir le risque de thrombose du voyageur lié aux stations assise et debout prolongées lors des voyages en voiture, en train ou en avion. La fabrication de ces deux types de bas est complètement différente, de même que la pression exercée sur la pompe musculaire des mollets. Pour les voyages de 4 h ou plus, les patients à risque doivent aussi veiller à ce que leur sang soit suffisamment fluide. Par exemple, à l’aide d’héparine de bas poids moléculaire sous forme injectable. L’aspirine n’est désormais plus jugée efficace dans ce contexte. De plus, il est important de boire un à deux décilitres par heure de vol, de ne pas manger trop copieusement et de limiter la consommation d’alcool, car sa métabolisation exige davantage d’eau.

De retour à la maison, le «jetlag» se manifeste de plein fouet! Nous aimerions tous revenir de vacances parfaitement reposés mais, trop souvent, de pénibles troubles du sommeil gâchent notre retour. La faute à notre production endogène de mélatonine, qui subit négativement l’influence du décalage horaire. À vous de voir si vous choisissez de vous recaler rigoureusement sur le rythme jour-nuit, de faire une cure de luminothérapie, de porter des lunettes favorisant la production de mélatonine ou de prendre des médicaments. Il faut dans tous les cas tenir compte du nombre d’heures de décalage et du fait que vous avez voyagé d’est en ouest ou l’inverse.

Buffets à volonté…

Lourdeurs d’estomac, troubles digestifs, prise de poids – qui s’étonnera de ces conséquences indésirables à la vue des buffets hyper alléchants du bateau de croisière ou de l’hôtel 5 étoiles? Comme chacun sait, on mange aussi avec les yeux. Et l’assiette finit bien souvent par déborder parce que l’on n’a pas réussi à faire des choix… Après tout, on peut bien se faire un peu plaisir pendant les vacances… Mon astuce pour les gourmands: l’extrême diversité permet justement d’opter pour des plats très savoureux mais qui en coûteront moins à votre estomac ou à votre ligne.

Le rhume vous guette partout

Nous associons surtout les refroidissements à l’hiver et au froid. Mais, avec la clim, le trio rhume, mal de gorge et toux n’a rien de rare pendant des vacances dans un pays chaud, ou après un long trajet en avion. Ce sont des symptômes pénibles, parfois très désagréables pendant le vol, et qui peuvent même empêcher les amateurs de sport aquatique de pratiquer leur activité préférée. Pour les destinations lointaines, n’oubliez donc pas de prévoir au moins un spray contre le rhume par personne dans votre pharmacie de voyage. Sans oublier pour autant qu’ils sont proscrits pour les plongeurs!

La petite bête qui monte, qui monte…

Lors des préparatifs du voyage, les insectes de tous types sont une préoccupation de plus en plus importante. Il faut se poser les bonnes questions pour pouvoir prendre ses dispositions. Serez-vous confronté(e) à des moustiques vecteurs de maladies ou «juste» à de pénibles petites bêtes comme les puces de mer? Les moustiques locaux sont-ils actifs le jour, la nuit ou les deux? Vaut-il mieux acheter du répulsif antimoustiques sur place? Votre hébergement met-il des moustiquaires à disposition? Devez-vous vous attendre à rencontrer des méduses? Autant de questions qu’il importe de vous poser avant le départ. Toutefois, sachez déjà que l’achat d’un répulsif antimoustiques adapté aux tropiques se fait en Suisse (pour des raisons de qualité et de principe actif utilisé)! Malheureusement, certains guides et recommandations de voyage continuent de préconiser le contraire. Il a été prouvé que c’était une fausse bonne idée, mais elle sème inutilement le doute dans les esprits. Cela dit, même un répulsif acheté en Suisse n’est pas toujours optimal pour votre destination. Seule une personne connaissant les insectes présents sur place pourra vous conseiller à cet égard. Sans oublier d’envisager le risque de réaction allergique.

Êtes-vous à jour dans vos vaccins?

Demandez toujours conseil à un interlocuteur averti comme une pharmacie ou un médecin spécialisés en médecine des voyages. Outre les vaccinations de base dont la validité doit être contrôlée régulièrement, même si vous restez en Suisse, des organisations et groupes de travail internationaux élaborent périodiquement de nouvelles recommandations. Cette pléthore d’informations ne peut être maîtrisée que par des spécialistes qui, en permanence, s’occupent de la médecine des voyages et se forment dans ce domaine. Les risques à prévoir dans les territoires de destination peuvent être revus dans un délai très court, à la hausse ou à la baisse. La médecine des voyages est une discipline complexe et nombre de recommandations valables il y a six mois ne le sont plus aujourd’hui. Même si vous retournez dans une région déjà visitée, faites toujours le point sur la situation actuelle avec votre professionnel de confiance! Si, pendant ou après votre voyage, vous constatez une altération durable de votre état général, consultez impérativement un spécialiste.

Cet article a été publié dans une édition d’astreaPHARMACIE et adapté pour le site web. L’édition complète d’astreaPHARMACIE est disponible en pharmacie et paraît dix fois par an.